La CFE-CGC a été reçue à Bercy le 22 juillet…
Explications avec Gérard Mardiné, secrétaire général confédéral CFE-CGC, pour découvrir la portée du plan gouvernemental de relance de l’économie.
LE DÉROULEMENT
Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a reçu hier les 8 organisations syndicales représentatives en compagnie de la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili. La ministre du Travail, Elisabeth Borne, était empêchée, ce qui veut dire que l’aspect investissements dans le plan de compétences sera traité avec elle le 24 juillet. Le format de la réunion était une présentation initiale suivie d’un tour de table.
LE CALENDRIER ET LE SUIVI
Le plan de relance gouvernemental est prévu d’être soumis au Conseil des ministres du 24 août. Bruno Le Maire a invité les organisations syndicales à faire part de leurs suggestions avant le 20 août. Il souhaite que les partenaires sociaux soient associés au travers d’un comité de suivi qui se réunira tous les six mois.
LES MONTANTS
« Bruno Le Maire a effectué une présentation préliminaire des objectifs et des grandes lignes de ce plan de relance, explique Gérard Mardiné. Son montrant serait de 100 milliards d’euros sur deux ans, la plus grosse partie étant décaissée en 2021. »
LE FINANCEMENT
Il serait de l’ordre de 35 % par le budget de l’Etat, 40 % par des fonds européens en vertu de l’accord signé cette semaine à Bruxelles, et 25 % par la Caisse des dépôts et consignations essentiellement.
L’AFFECTATION DES FONDS
En ordre de grandeur, « 30 % de ces 100 milliards seraient dédiés à la décarbonation de notre économie et 70 % à la modernisation de l’outil industriel français (dont la création de nouvelles filières comme les ordinateurs quantiques) et du soutien à l’emploi dans toute une série de secteurs », résume Gérard Mardiné qui qualifie l’éventail de « très divers ». Dans la décarbonation de l’économie, on trouve par exemple la rénovation thermique des bâtiments, l’investissement dans de nouvelles technologies hydrogène, le traitement des déchets, le développement du ferroviaire et en particulier du fret, les mobilités douces…
LES POSITIONS DE LA CFE-CGC
Gérard Mardiné : « Nous avons rappelé notre raisonnement en trois horizons :
– Un horizon court terme qui peut être estimé derrière nous en raison des mesures déjà prises : activité partielle, prise en charge des salaires, prêts garantis par l’Etat.
– Un horizon moyen terme qui porte sur la préservation des compétences et des activités dans un contexte dégradé. Il faut que les entreprises utilisent mieux leurs compétences pour se développer sur de nouveaux business plutôt que de se séparer de salariés.
– Un horizon long terme dont la clé est l’investissement et pour lequel nous appelons à une augmentation du financement de la recherche publique comme outil de souveraineté nationale. »
RESTAURER LA CONFIANCE
Gérard Mardiné : « Il est nécessaire que les discours deviennent des actes si l’on veut que le plan de relance atteigne effectivement son objectif de restaurer la confiance des Français. Quand on parle de souveraineté, cela veut dire concrètement ne pas être dépendant des Chinois ou de l’étranger en général sur tel ou tel approvisionnement ou technologie sensible. Autrement, on en arrive à des aberrations comme le conflit social en cours chez Nokia, à qui Alcatel a été vendu, qui licencie des spécialistes de la 5G ! Il n’y a pas de confiance possible si les actes sont en contradiction avec les discours. Dans ce cas précis, même des personnes très qualifiées dans des technologies d’avenir se sentent menacées de perdre leur emploi. »
DES PROJETS PLUTÔT QUE DES AIDES
Pour la CFE-CGC, « le volet principal du plan de relance devrait être de financer des projets avec des livrables, détaille Gérard Mardiné. Typiquement, il s’agirait de fixer un objectif de rénovation thermique de tant de bâtiments, ce qui procurerait une charge de travail donnée, assortie d’emplois. Plutôt que des aides imprécises sur le nombre de projets, d’investissements et de technologies à développer. »
GOUVERNANCE D’ENTREPRISE
« Nous avons souligné un autre point, ajoute Gérard Mardiné, qui est la nécessité, au-delà de ce plan de relance, d’aller vers une vraie poursuite de la réforme du modèle d’entreprise en orientant davantage la gouvernance vers les enjeux de long terme, dans le prolongement des mesures de la loi Pacte de mai 2019. »
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