La Semaine Amu-Entreprises abordait lundi 19 novembre…
la mixité générationnelle dans le monde du travail, le tout dans un contexte traversé par les avancées technologiques. Cas pratique : Airbus Helicopters avec à l’appui un film, réalisé par des étudiants en master cinéma.
La Semaine Amu-Entreprises s’intéressait lundi 19 novembre depuis le campus d’Aix-en-Provence à la thématique du « bien-être, santé et vieillissement. » Fabrice Pellerin, professeur agrégé en gestion et marketing animait un débat qui fut l’occasion d’aborder la question des relations entre les différentes générations de salariés dans un monde technologique en mutation. « Les rapports intergénérationnels sont vus comme un problème depuis une époque assez récente. Avant, toutes les générations continuaient de vivre ensemble » observe Isabelle Pariente-Butterlin, professeur en philosophie à Aix Marseille Université. « On se demande comment rétablir du lien ».
Pour entrer dans le coeur du sujet, deux étudiants en première année de Master cinéma ont réalisé un film tourné chez Airbus Helicopters, au cours d’un stage organisé dans le cadre de leur cursus. Le travail était encadré par Guy Lambert, maître de conférence en cinéma à Amu. « L’objectif était de comprendre comment les « quinquas » ont dû s’adapter aux évolutions numériques et créer du lien avec les nouveaux arrivants », précise Ronan Marongiu, l’un des étudiants qui a participé à la production.
Quand les jeunes et « quinquas » s’entraident
« L’important c’est de pouvoir mixer les âges », déclare Pierre Ginestel, directeur des ressources humaines chez Airbus Helicopters, dès le début du film. Pour Airbus Helicopters, chaque génération peut apprendre de l’autre. A travers une multitude d’évènements – des cafés que l’entreprise organise le matin, des outils pour favoriser les partages d’informations, des ateliers –, les nouvelles recrues apportent leurs connaissances dans les domaines liés aux nouvelles technologies. La société a même mis en place un « mentorat inversé » au sein de l’équipe. Le système bénéficie à tous, y compris à Pierre Ginestel : « J’ai un jeune mentor qui m’apporte tout ce que je ne maîtrise pas sur le plan informatique ».
Les « quinquas » ne sont pas en reste. Ce sont eux qui forment aux appareils traditionnels chez Airbus Helicopters. « Ils nous transmettent leur savoir-faire avec les machines, pour que l’on comprenne ce que l’on fait quand on entre un paramètre » souligne Rémi Couès, l’un des apprentis présents. L’ancienne génération veille également à ce que la relève soit inventive. « Il faut souvent pousser les jeunes à sortir du cadre, à imaginer et à créer des choses » explique Jacques Demassieux, responsable des projets managériaux à destination des seniors. « L’aspect personnel, l’imagination, et l’inventivité, c’est ce qui fait la réussite de notre société ».
Ouvrir un « monde commun »
Et les différences entre générations ne se manifestent pas que dans le domaine technologique affirme Jacques Demassieux. Globalement « les jeunes qui arrivent ont une relation au travail un peu différente, ils cherchent davantage un équilibre entre travail et vie personnelle » ajoute Pierre Ginestel. Christine Noël-Lemaître, maître de conférences en philosophie à Amu, relève que les évolutions numériques ont transformé les rapports aux autres, à soi et au savoir. Airbus Helicopters a donc tout intérêt à ouvrir un « monde commun » entre les générations selon le terme, bien choisi, d’Isabelle Pariente-Butterlin.